Nous sommes arrivés ici sur l’Atoll de Toau samedi en fin d’après-midi. Avant de quitter Apataki, nous nous étions arrêtés au village de Niutahi, le village situé sur la passe, pour faire un plein de bouffe. J’apréhendais un peu parce que le seul endroit pour mouiller proche ou se mettre à quai était situé dans la passe elle même où la carte indiquait 5 noeuds de courant sortant et 3 noeuds de courant
rentrant. Et d’apès mes calculs (dont je n’étais pas très sûr) on devait trouver un courant
sortant à cette heure là et, comme le savent sûrement ceux qui sont en ce moment en
vacances au bord de la mer, le coefficient de marée de samedi était de 115! Pour plaire
encore plus, le vent d’O-NO était à peu près orienté parallèle à la passe, inverse au
courant sortant. Ca laissait présager un ambiance saute-moutons…
En fait le courant n’était que très légèrement sortant et l’accostage au quai de la passe s’est fait sans soucis. Du village on n’a pris le temps de visiter que l’unique épicerie où on a trouvé à peu près ce qui nous manquait. Quelques déconvenues cependant:
– en arrivant à la caisse, j’ai maladroitement cassé l’unique bouteille de vin
blanc qui restait dans le magasin. Sophie qui ne consomme pas de bière va bientôt être
au régime sec, jusqu’à la prochaine occase de courses dans quelques jours (pas
d’épicerie ici à Toau).
– Pas d’autres légumes que patates et oignons ni de fruits autres que gdes
oranges mais c’est assez courant dans les Tuamotus. C’est bien achalandé le jour
d’arrivée du cargo (qui passe une fois par semaine à Apataki) et ensuite plus grand chose
jusqu’au cargo suivant).
– On avait acheté 2 belles plaquettes de 500g de beurre Néo-Zélandais qui qd on
les a ouvertes à bord dégageaient une forte odeur de Roquefort et se sont révélées
inmangeables .
On n’a pas trainé pour partir avant que les conditions ne changent dans la
passe.
L’épicerie nous a prêté un petit chariot qui nous a permis de tout ramener en un seul voyage. Le guide de navigation de Polynésie que nous avons à bord mentionnait un étale de courant très court. Pas vraiment vérifié…
La navigation vers Toau à une vingtaine de milles a démarré au portant sous le soleil mais à mi-chemin le vent à tourné de 180 degrés dans un grain et on a terminé au près dans un temps de chez nous bien gris et humide avec moins d’un mille de visibilité à l’arrivée dans l’anse Amyot au Nord-Ouest de l’Atoll de Toau. Je n’ai pas d’info sur l’origine du nom. Je ne pense pas que Félix y soit jamais venu et en plus ça ne s’écrit pas pareil. C’est un mouillage assez atypique pour les Tuamotus puisquil est situé à l’extérieur du lagon sans qu’on ait besoin d’entrer par une passe. C’est une anse, une fausse passe en fait dont l’extrêmité côté lagon fait moins d’un mètre de profondeur et on ne peut passer qu’en annexe. L’entré est bien franche balisée par 2 perches rouge et verte et avec un alignement éclairé la nuit. Ca en fait un mouillage très prisé car facile d’accès de jour comme de nuit et protégé des vents
dominants. Autant vous dire qu’on n’y est pas tous seuls. Mais ça nous change un peu des grandes solitudes de nos mouillages d’Apataki et on a fait connaissance avec une famille Neo-Zélandaises très sympa sur un cata mouillé pas très loin de nous avec une fille de 10 ans et un garçon de 8. La communication avec Elise et Jean n’est pas très facile mais ils ont une grosse bouée que le Papa tire inlassablement à tte vitesse derrière son annexe pour le plus grand plaisir de tous. Il doit avoir une
bonne réserve d’essence celui-là…
Autre intérêt de ce mouillage: la pension tenue depuis plus de 25 ans par Valentine et
Gaston. Valentine (55 ans) est arrivée ici avec ses parents d’un atoll voisin sur une coquille de noix à l’âge de 8 mois. En fait ils font vaguement restaurant qd ils on envie et si on les prévient qques jours à l’avance et c’est leur fils qui a repris la pension, quelques bungalows sous les cocotiers. Ils sont très accueillants. On est allés faire l’anniversaire d’Elise avec eux et la famille NZ hier sur leur terrasse.
On avait apporté un gâteau au chocolat fait à bord et Valentine a offert à Elise un petit collier en perles de nacre.
Autre évènement marquant de ce dimanche: la prière avec Valentine et Gaston dans leur
petite chapelle. Ils pratiquent la religion Pentecôtiste. J’irai voir plus en détail en quoi ça consiste la prochaine fois que j’aurai de l’internet mais c’est manifestement basé sur une interprétation de l’Ancien Testament pas mal au pied de la lettre et sur l’idée que Jésus va revenir parmi nous à une date bien définie que Valentine estimait à 2017 mais elle reconnait qu’elle s’est plantée. En tout cas c’était sympa de chanter des louanges en Français ou en Tahitien accompagnés au Ukulele par Valentine. Ca nous a un peu rappelé les soirées de l’Emmanuel dans un tout autre genre.
Première tentative de Kite pour moi hier. Pas vraiment un succès…
Le problème de la Polynésie c’est que les plages sont très étroites (2 ou 3 m entre l’eau et les cocotiers) et pleines de morceaux de corail pas très bons pour les ailes.
D’autre part, on est pratiquement toujours mouillés sous le vent des motus donc si on veut partir de la plage, on est dans le dévent des cocotiers et on ne peut pas mettre l’aile en l’air. Ici la configuration du mouillage fait qu’en allant en annexe à l’intérieur du lagon sur la côte au vent du motu tout proche j’aurais une plage bien exposée. C’est ce qu’on a fait mais le vent est malheureusement tombé au moment ou Sophie m’aidait à envoyer mon aile et j’ai préféré arrêter et tout ranger avant que mon aile tombe dans les broussailles derrière la petite plage. Il y avait à côté de nous un cata de charter avec une bande de kiteux qui gonflaient les ailes à bord et partaient directement de l’arrière du bateau. Ca ne me plait pas trop comme méthode mais je crois que je vais étudier la question sinon je ne vais pas
naviguer souvent.
On pense bien à vous tous.
Grégoire and Co.
C’est trop sympa de vous lire. Ca nous permet de voyer un peu aussi. En tout cas c’est très chouette de voir que tout se passe bien. Profitez un max!!! Bizz Olivier
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