APATAKI – CARENAGE

Le départ des Marquises avait un vrai goût de début de retour. On allait commencer le troisième côté du triangle quasi-équilatéral d’environ 1000 milles (1852 km) de côté que décrit ce voyage d’une année. L’arrivée à Apataki nous a fait encore plus ressentir ça puisque c’est le 2ème atoll qu’on avait touché lors de notre premier passage aux Tuamotus en août de l’année dernière. La boucle n’est plus très loin d’être bouclée…

L’arrivée a été un peu épique avec une accumulation de petits soucis techniques et autres. La veille, le régulateur de charge des panneaux solaires avait rendu l’âme, probablement à cause d’une connexion mal serrée qui avait fondu une des bornes. Pas très grave puisqu’on doit aller au sec avec de l’électricité à disposition et un aérodrome pour se faire livrer un rechange.

A 1 /2 mille de la passe que nous allions devoir franchir contre le vent, j’essaie en vain de démarrer le moteur. Il finit quand même par obtempérer après quelques petits coups de marteaux sur le relais du démarreur. Ouf !…Je nous voyais mal tirer des bords dans la passe qui n’est pas super large.

Deux minutes plus tard, au moment d’affaler la grand-voile, l’embout côté guindant d’une latte se casse et se coince dans le lazy au niveau de la deuxième barre de flèche. Me voilà obligé de grimper dans le mat hissé par Sophie à la drisse de grand-voile. Encore un souci de réglé, on va pouvoir rentrer.

Je redescends à l’intérieur voir la carte sur l’écran de l’ordinateur et j’aperçois avec stupeur l’écho AIS du cargo Stella Maris qui se dirige vers la passe et qui va donc se mettre à quai à l’endroit où nous comptions passer la nuit. Ce que me confirme le commandant joint par VHF. Vraiment pas de bol, ce bateau ne passe que 2 à 3 fois par mois ! Je sais que par ces vents là il n’y a pas de mouillage abrité à proximité du village et il faut rejoindre le sud du lagon à une dizaine de milles. Trajet à faire de nuit donc puisque le soleil est en train de se coucher, ce qui est fortement déconseillé à cause des patates de corail qui affleurent ici et là. L’alternative qui n’enchante personne est de passer une nuit de plus en mer. On décide de renter. On arrive finalement sans encombre mais de nuit (merci SAS Planet, notre logiciel de nav avec photos satellites où on voit la plupart des patates, mais pas toutes…) au mouillage derrière un petit motu isolé où on jette notre ancre, bien soulagés d’arriver. Pendant la nuit, des grains passent avec 25 nœuds de vent et on est bien contents de ne pas être restés dehors.

Au matin, on se met en route pour le chantier quelques milles plus à l’Est et on mouille à côté de Vanille et Ballanec (déjà rencontrés à Amanu en décembre) qu’on avait aperçus la veille en passant le long du récif à l’extérieur. Elise et Jean sont super contents de retrouver Coline et Erelle ! On attendra 2 jours notre sortie d’eau et on apprécie tous bien d’avoir de la compagnie.

Nous voilà donc au sec pour caréner, l’idée étant de laisser un bateau propre à vendre à Raiatea dans 2 mois. Le chantier est vraiment sympa à tous points de vue. Le bateau est posé sur le terre-plein à 30 mètres du lagon où on peut aller piquer une tête dès qu’on a un peu chaud ou marre de bosser. L’équipe du chantier est super sympa (Tony, Alfred, Pauline, Nini, Tamatoa, Tahai). Un soir ils nous ont invités à diner avec 2 autres équipages et des amis à eux et on a passé une des soirées les plus sympas du voyage au son des ukulélés.  Il y a une douche et des toilettes juste à côté du bateau, une cabane au bord de l’eau qui nous sert de salle à manger, du wifi, et une autre cabane bien agréable un peu plus loin où on fait l’école. Le seul inconvénient et de taille : les moustiques ! On se fait dévorer à partir du coucher du soleil. Alfred nous prête gentiment un ventilateur qui limite un peu le problème en créant un courant d’air dans le bateau. On s’asperge de répulsif avant de se coucher et on fait brûler des tortillons verts dont la fumée est sensée éloigner les moustiques. Malgré tout ça, on est quand même pas mal piqués.

Au bout d’une semaine on est prêts à retourner à l’eau et rendez-vous est pris avec Tony pour le vendredi matin (Vendredi Saint normalement férié mais Tony accepte de nous mettre à l’eau avant midi). La veille, je mets le nez dans le moteur pour essayer d’éclaircir cette histoire de démarreur. Il ne veut rien savoir. Le relais claque mais le démarreur ne tourne pas. Je passe la soirée sur des forums internet pour essayer de comprendre. Le matin je refais des essais, notamment  celui de shunter avec un tournevis les bornes de puissance du relais. Et là le moteur démarre ! Dans ma précipitation pour l’arrêter puisque on est au sec et qu’il n’y a pas d’eau de refroidissement, je tourne bêtement la clé de contact sur off, ce qui a pour effet de désactiver le bouton poussoir qui sert normalement à arrêter le moteur. J’ai beau pousser sur le bouton, le moteur ne s’arrête pas. Panique!…J’appelle au secours Tony (très compétent en mécanique) qui malheureusement ne se trouve pas à proximité. A force d’entendre mes hurlements qui alertent tout le chantier, Tony finit par arriver, trouve en quelques secondes le petit levier qui coupe le gazole et le moteur s’arrête avant d’avoir eu le temps de trop chauffer. Ouf !…

Tony me conseille de vérifier et nettoyer des connexions. Lorsque nous sommes finalement prêts, c’est déjà le début d’après-midi et il est trop tard pour entamer la manutention. Nous devrons attendre 4 jours jusqu’au mardi matin pour finalement retourner à l’eau. Le jour même nous nous dépêchons de quitter Apataki pour Fakarava avant que le vent monte et tourne au Sud-Est. Nous rentrons à Fakarava à l’aube, au terme d’une petite nav de nuit bien tranquille. Au village nous retrouvons avec plaisir Fakarever avec qui on avait passé de si bons moments aux Gambier (Parties de Time’s Up endiablées). Elise trop contente de retrouver sa copine Eloïse! Comme nous, ils approchent de la fin de leur voyage et ont mis en vente leur catamaran.

2 jours au village pour refaire de l’avitaillement, pendre un bon déjeuner au Rotoava Grill (le meilleur poisson cru que j’aie mangé) et nous voilà repartis pour Hirifa au Sud du lagon (28 milles) avant que le vent ne repasse trop Sud. On sera très bien là-bas pour laisser le coup de vent prévu en début de semaine prochaine. Et puis l’endroit est super pour le kite qu’on n’a pas eu l’occasion de pratiquer depuis février aux Gambier. Le seul problème à gérer reste l’arrivée de Marie lundi. Heureusement, la pension Raimiti à un mille de notre mouillage doit justement récupérer à l’aéroport des clients qui arrivent par le même avion. Il leur reste juste une place dans le bateau. Pauvre Marie qui se sera déjà tapé 22 heures d’avion avec 3 vols et 2 escales, elle va devoir enchainer sur 1h30 de speed boat. Bon elle a 3 semaines pour récupérer dans le décor le plus reposant qu’on puisse imaginer.

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. 14 dit :

    Jean ! Ah ah ah ! Excellent l’affiche pour les massages !! Avec Nicole on est intéressés !!
    Bises !!

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