Marquises

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Après un dernier mouillage à Aukena et un apéro d’adieux avec Appel d’air, Ambrym et Hoky Poky nous avons quitté les Gambier vers les Marquises le dimanche 3 mars au matin. La fenêtre météo paraissait assez bonne avec de l’est (donc travers) assez constant 10 à 15 nœuds sur les jours à venir. Au soir du 1er jour le ciel s’est chargé de nuages et on est entrés dans une zone d’averses orageuses qui a duré jusqu’au lendemain après-midi. Nuit compliquée donc avec le vent qui refuse, on se retrouve au près dans 20-25 noeuds, des éclairs un peu partout et beaucoup de pluie. Ensuite le vent a repris sa direction, les orages ont disparu et on a continué plus tranquillement notre voyage. Plus tard on a quand même eu un grain assez méchant où j’ai vu 33 nœuds à l’anémo, il y a sans doute eu plus.

A noter aussi la prise sur notre ligne d’un très beau thazard la veille de l’arrivée. J’ai eu du mal à le peser précisément à cause des mouvements du bateau mais il faisait entre 10 et 12 kg. Je n’avais jamais dépecé ni tiré les filets d’un bestiau pareil.

Arrivée à Fatu Hiva, la plus Sud des Marquises, le 09/03 en un peu moins de 6 jours à 5,6 nœuds de moyenne. On nous avait beaucoup vanté le mouillage de la Baie des Vierges et, il faut dire ce qui est, c’est très beau !  Au pied de majestueuses pentes verdoyantes, un petit village au bord de la plage au débouché d’une vallée. D’impressionnantes colonnes  de roches volcaniques noires qui ont parait-il inspirées le nom initial de la Baie des Verges que les missionnaires se sont empressés de rebaptiser.

L’histoire des Marquises mérite qu’on s’y arrête. Les premiers habitants sont arrivés d’Asie au 5eme siècle et c’est de là que s’est peuplé l’ensemble de la Polynésie. Ca a prospéré jusqu’à l’arrivée des Européens et ensuite, catastrophe !… On estime entre 50 et 100000 habitants la population des Marquises à la fin du 18eme siècle. Lorsqu’Herman Melville y passe vers 1850, il décrit encore des iles paradisiaques, un peuple magnifique et nombreux qui vit jusque dans les vallées reculées à l’intérieur des iles. Jack London  qui y fait escale en 1907, qui a lu Melville et qui s’attend à trouver ce qu’il décrit est effaré de découvrir un peuple à l’agonie, décimé par les maladies et l’alcool importés par les Européens. Début 20éme, la population de l’archipel a chuté à 5000 habitants !…Aujourd’hui la population semble augmenter à nouveau avec certains marquisiens qui viennent se réinstaller. Et quelques po’opaas (habitants d’origine européenne). Pour exemple, nous avons rencontré Joan de Kat (le vainqueur en 1968 de la première Solitaire du Figaro appelée Course de l’Aurore à l’époque) au mouillage à côté de nous à la Baie des Vierges. Il va vendre son bateau et s’installer  à terre à Hiva Oa où il a acquis un terrain et se fait construire une maison.

Nous ne sommes restés que 3 jours à Fatu Hiva mais ça a été une super escale ! Nos copains de Bulle qui sont des habitués des Marquises nous avaient recommandé d’aller rendre visite à Sopi et Léa qui font à manger et mettent leur machine à laver à disposition des gens des bateaux, moyennant finances évidemment. Sopi, est à la fois sculpteur, pêcheur, agriculteur, récolteur de coprah, chasseur (il y a aux Marquises plein de chèvres et de cochons sauvages), et j’en oublie sûrement. C’est effectivement une bonne adresse. Nous avons partagé avec eux un déjeuner pantagruélique : poulet grillé, poisson cru à la tahitienne (notre thazard) le tout accompagné de purée de Uru (le fruit de l’arbre à pain) et de Poe à la citrouille, tout ça copieusement arrosé de lait de coco. Ensuite, balade digestive  et baignade à la cascade à une heure de marche dans un paysage magnifique guidés par Poue Fitu, le fils de Sopi et Lea.

Le lendemain, Sopi nous a emmenés dans sa barque jusqu’au 2eme village de l’ille, Omoa, distant de 3 milles de la Baie des Vierges, où nous avons fait une ballade sympa et avons acheté un peu d’artisanat local.

J’écris de Tahuata, une ile 40 milles au Nord de Fatu Hiva où nous sommes arrivés ce matin et où nous retrouvons avec plaisir pour quelques jours nos copains de Bulle. Ils partent à la fin de la semaine pour un charter à Nuku Hiva et nous continuerons tranquillement notre route.

A plus long terme, la prévision est de mettre le bateau au sec dans un chantier sur l’atoll d’Apataki aux Tuamotus pendant la deuxième quinzaine d’avril. Ensuite encore un peu de Tuamotus, sans doute avec Marie qui s’est annoncée, quoique pas encore confirmée. Puis retour dans les iles de la Société fin mai. Ca a l’air de bouger pour la vente du bateau, il y a des gens intéressés. A suivre…

 

Arrivée à la Baie des Vierges

Un beau Thazard péché pendant la traversée

Zingaya au mouillage devant le village d’Hanavave

La baie des Vierges

Quelques vues de Fatu Hiva prises pdt ma ballade entre les 2 villages (23 km avec 1500 m de dénivelé positif)

Retour de la ballade à Omoa avec Sopi

Sopi discute coprah avec son cousin rencontré sur le trajet. Pas question d’accoster avec la houle.

Jean au Mangareva color run la veille de notre départ

Les adieux d’appel d’air. On se retrouvera sûrement plus tard.

Appel d’air nous escorte jusque devant Taravai et puis bye-bye.

Élise entre Sopi et Léa. Elle a repris 2 fois du poulet.

Ballade à la cascade

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